Bye Bye 2020

 

Destination Virus

(AFP / Hector Retamal)
Aurevoirs à Wuhan, entre des infirmières venues en renfort depuis la province de Jilin (en rouge) et leurs collègues qui restent dans la ville, le 8 avril 2020, quand le confinement dans la ville chinoise a été levé. (AFP / Hector Retamal)

Cette photo prise le 30 janvier 2020 à Wuhan, dans le centre de la Chine par Hector Retamal est devenue emblématique. Le 23 janvier, après la découverte d'un nouveau coronavirus qui provoque des pneumonies atypiques, la ville de onze millions d'habitants est littéralement coupée du monde, ses habitants n'ayant plus le droit d'en sortir. Les étrangers qui y vivent doivent la fuir à bord d'avions humanitaires. La peur s'installe. Hector, Sébastien Ricci, Leo Ramirez, Patrick Baert ont raconté dans Destination Virus, puis 35,2 le matin, à Pékin tout va bien ce scénario dystopique et pourtant réel. Hector Retamal, s'est ensuite rendu une demi-douzaine de fois à Wuhan pour témoigner de son retour à la vie. 

 

La descente aux enfers

Au printemps, l'épidémie s'étend en Asie, puis en Europe. Cette photographie de Paolo Miranda, a été prise le 13 mars 2020 à l'hôpital de Crémone, en Lombardie. Elle montre le désespoir des soignants, épuisés. 

(AFP / Paolo Miranda)
Evacuation sanitaire depuis l'hôpital Emile Muller de Mulhouse, dans l'est de la France, le 17 mars 2020 (AFP / Sebastien Bozon)

L'OMS annonce le 11 mars que le monde fait  face à une pandémie.  Pour Sébastien Bozon, photographe basé dans l'est de la France, c'est la descente aux enfers, le récit le plus lu de cette année. Le journaliste Marlowe Hood, hospitalisé, décrit pour sa part comment le virus l'a réduit à "une masse fiévreuse et tremblante en moins d'une heure"... et  sa peur de la mort.

 

Résilience 

(AFP / Kirill Kudryavtsev)
A La Havane, l'athlète Alejandro Lopez s'entraîne sur son toit, le 7 avril 2020 (AFP / Yamil Lage)
Migrants aux abords de la gare de New Delhi le 12 mai 2020 (AFP / Sajjad Hussain)

Les danseurs  de la compagnie de ballet du Bolshoi à Moscou, Igor Tsvirko et Margarita Shrainer s'entrainent chez eux le 29 avril 2020. Dans le monde, plus de la moitié de l'humanité est soumise à des mesures réduisant sa liberté de circulation. Une histoire qui bouleverse toutes nos vies comme l'a écrit le directeur de l'Information Phil Chetwynd.  Beaucoup travaillent chez eux pendant que d'autres, notamment les JRI comme Hassan Ayadi, de l'AFPTV, témoignent de ce monde du dehors qui nous échappe.   

Benjamin Massot se rend au Mont Saint-Michel, vide. Dans les campagnes Guillaume Bonnet observe le printemps qui s'installe sans spectateurs, ou presque.  En Inde, l'un des pays les plus durement touchés, les travailleurs sans emploi parcourent à pied des milliers de kilomètres sous un soleil de plomb, la faim au ventre, pour rentrer dans leurs villages, l'un des derniers souvenirs d'Alexandre Marchand.  

 

Black Lives Matter

Le 25 mai 2020, George Floyd, un quadragénaire noir américain, meurt asphyxié sous le genou d'un policier blanc. Sur une vidéo devenue virale on entend sa voix qui s'étrangle et murmure I can't breathe, (je ne peux pas respirer). Sa mort déclenche le mouvement Black Lives Matter qui dénonce le racisme systémique et réclame des réformes. Le mouvement, dont Jihan Ammar et les journalistes de l'AFPTV à Washington ont parlé dans un récit émouvant, s'étend bien au-delà des Etats-Unis.

 

(AFP / Roberto Schmidt)
Dakar, le 9 juin 2020 (AFP / John Wessels)

 

Pandémie de désinformation 

La peur du Covid-19 s'accompagne de toutes sortes de rumeurs. Les fausses nouvelles en lien avec le nouveau coronavirus explosent et occupent partout dans le monde les fact-checkeurs de l'AFP, comme Julie Charpentrat et Rachel Blundy, autrices du blog Face à la pandémie de fausses nouvelles. La désinformation touche les plus jeunes sur leur portable, sans filtre comme en témoigne le texte de Sandra Laffont.

Campagne d'information en Indonésie, menée par des policiers déguisés en nouveau coronavirus sur l'île de Java, le 3 avril 2020 (AFP / Juni Kriswanto)

 

Hong Kong, clap de fin

(AFP / Dale De La Rey)
Place Edinburgh dans le district central, manifestation pour remercier le président américain Donald Trump après la signature d'une loi imposant un examen annuel des libertés publiques à Hong Kong le 28 novembre 2019. (AFP / Anthony Wallace)

Fin juin la Chine adopte une nouvelle loi sur la sécurité nationale qui s'impose à Hong Kong, un territoire qui aurait du jouir d'une demi autonomie jusqu'en 2047. Un an après la naissance d'un nouveau mouvement de contestation pour réclamer de vraies garanties des libertés à Hong Kong, la répression s'abat sur l'île. Des figures du mouvement sont emprisonnées. Quatorze photographes, coordonnés par Anthony Wallace, ont pris part à la couverture de ces manifestations. Anthony Wallace a dédié les prix reçus pour ses photos au bureau de l'AFP à Hong KongAilleurs dans le monde, la démocratie a aussi reculé: selon le centre de réflexion Freedom House 80 pays ont régressé en matière de droits et libertés, à l'ombre de la pandémie. 

 

Beyrouth, ville martyre

(AFP / Anwar Amro)

Le 4 août 2020, une gigantesque explosion fait plus de 200 morts et au moins 6.500 blessés à Beyrouth. Le port est détruit et des quartiers entiers de la capitale sont dévastés. La déflagration a été déclenchée par l'incendie d'un entrepôt abritant des tonnes de nitrate d'ammonium sans aucune précaution. Elle met à terre une économie déjà aux abois, dont ont témoigné les photographes du bureau avec leur émouvante série sur les frigos vides du Liban, pays où près de la moitié des habitants vit sous le seuil de pauverté.

 

Planète en feu

Bidwell Bar Bridge, à proximité de Lake Oroville, en Californie, le 9 septembre 2020 (AFP / Josh Edelson)
(AFP / Saeed Khan)

L'année 2020 a commencé pour l'Australie avec d'immenses incendies alimentés par des températures record qui ont brûlé une surface plus grande que le Portugal. Des milliards d'animaux ont péri. Pendant l'été, après des températures caniculaires, c'est l'Ouest des Etats-Unis, en particulier la Californie et l'Oregon, qui a vécu des incendies dévastateurs. Vraiment, le pire est encore à venir ? s'est interrogé Peter Parks, photographe en Australie, tandis que Josh Edelson, basé en Californie et spécialiste de la couverture des incendies, avouait, dans son blog 36 heures en enfer, n'avoir jamais rien vu de semblable. Quelqu'un nous écoute ? s'est demandé en octobre Mauro Pimentel, basé à Rio, après avoir couvert les incendies au Pantanal (Brésil)plus grande zone humide de la planète.

 

Fuir les guerres  

(AFP / Aris Messinis)
(AFP / Karen Minasyan)

En 2020, malgré le virus, les guerres et conflits se sont poursuivis. Déclenchée le 27 septembre, la guerre au Nagorny Karabakh, a fait des milliers de morts dans ce petit territoire montagneux à 5.000 kms de Londres et 2.000 d'Istanbul, revendiqué par l'Arménie et l'Azerbaïdjan.  Aux morts du conflit, comme cet homme enterré le 17 octobre 2020, se sont ajoutées les victimes du Covid-19, un ennemi silencieux et omniprésent dans les caves où les habitants rencontrés par des journalistes de l'AFP fuyaient les bombardements.

La guerre a aussi provoqué la fuite de dizaines de milliers d'Ethiopiens qui ont afflué vers le Soudan, après le lancement d'une opération militaire dans la région dissidente du Tigré (nord), le 4 novembre. 

11 décembre 2020, arrivée de réfugiés qui fuient la guerre en Ethiopie, Etat de Gedaref, au Soudan (AFP / Yasuyoshi Chiba)

Dans l'ouest de la France, Clément Melki, Sameer al-Doumy et Thomas Bernardi ont rencontré d'autres migrants, fuyant la guerre et la misère et partagé pendant trois semaines le quotidien de quatre réfugiés décidés à tenter la traversée de la Manche, coûte que coûte. 

(AFP / Sameer Al-doumy)

 

Trump s'en va 

(AFP / Saul Loeb)
(AFP / Angela Weiss)

Toute l'année, le podcast TwentyTwenty d'Antoine Boyer a fait la chronique de la campagne présidentielle américaine, secouée par le nouveau coronavirus et le mouvement Black Lives Matter, une année électorale à nulle autre pareille.  L'un de ses derniers épisodes nous plonge dans la rédaction de l'AFP à Washington, pour une nuit électorale trépidante.

Voici les dix récits les plus lus en 2020: Au Brésil, le paradis perdu des photographes de la marée noire (récit de 2019); Mulhouse, descente aux enfers et retour; Dans les smartphones des collégiens ; L'histoire qui bouleverse toutes nos viesFace à la pandémie de fausses nouvelles; Destination: Virus; L'Inde dans la peau; 36 heures en enfer; L'amour et la mort aux temps du coronavirus; 35,2 le matin tout va bien