Le 15 juin, la France bat le Honduras 3-0 lors de la Coupe du Monde de football au Brésil. Le correspondant de l'AFP à Tegucigalpa, Noé Leiva, a l'idée d'aller suivre le match dans un endroit pour le moins inhabituel: le bloc « Escorpión » du pénitencier Nacional, où sont enfermés 250 membres de la Pandilla 18, un des gangs les plus dangereux du Honduras. Mais les autorités pénitentiaires refusent la présence d'un photographe et d'une reporter vidéo.
« Sur la plupart des photos d'archives, on peut voir des membres du gang menottés, couchés par terre, dépouillés de leurs vêtements par les forces de sécurité afin que l’objectif du photographe capte bien les tatouages, qui symbolisent leur statut de criminels », écrit Noé Leiva. «Je repars avec la gorge serrée. Car ce jour-là, nous avons manqué une occasion de les montrer tels qu’ils sont réellement : des garçons sans avenir, réduits au désespoir par la pauvreté extrême et la violence.»