« Ecrire un portrait de Jacques Lhuillery est comme parcourir une route parsemée d’embranchements. Partir du personnage que je connaissais et découvrir à chaque nouvel ami interrogé, au fil des anecdotes tordantes ou douloureuses, un autre Jacques, un autre pays lointain, une autre de ses vies dont j’ignorais tout ».
Le directeur du bureau de l’AFP au Japon, mort d’un cancer à l’âge de 61 ans, avait appris le néerlandais en Arabie saoudite. Il était chaque année la vedette du mardi gras dans une petite ville du Limbourg et jouait aux boules avec un chef d’Etat africain en sirotant du pastis. Il avait été dévasté par l’assassinat en Côte d’Ivoire de son ami et confrère Jean Hélène, avant d’être grièvement blessé dans l’incendie de sa maison au Nigeria. Et il n’avait jamais perdu la gouaille, le culot et le talent de comédien qui, où qu’il se trouve, lui ouvraient toutes les portes.