La collaboration entre les écoles de journalisme et les médias sur des projets d'investigation de longue haleine est une pratique bien installée aux Etats-Unis, et qui commence à se répandre en Europe. Tout au long de l'année universitaire 2014-2015, une dizaine d'étudiants en journalisme de l'Institut français de presse ont travaillé, sous la direction du journaliste de l'AFP Marlowe Hood, à la constitution d'une base de données sur les Européens enlevés à l'étranger au cours des quinze dernières années.
Ce projet de datajournalisme réalisé à partir de quelque 40.000 dépêches AFP a permis de dégager quelques tendances dans le phénomène des prises d'otages. S'ajoutent une série d'articles réalisés par les étudiants d'après leurs rencontres avec d'anciennes victimes d'enlèvements, leurs familles et des spécialistes de la question : comment les personnes prisonnières d'un groupe terroriste s'en remettent parfois à des objets dérisoires pour alléger l'enfer de la captivité, les relations parfois tendues entre le gouvernement et les proches des otages, le business de la sécurité pour expatriés...