Coup de fil historique entre le président américain Barack Obama et son homologue iranien Hassan Rouhani, le 27 septembre 2013. La scène est immortalisée par Pete Souza, l'omniprésent photographe officiel de la Maison-Blanche, dont les images à la qualité technique impeccable font parfois oublier au grand public qu'elles sont partie intégrante d'une machine à l'efficacité impitoyable: celle de la communication présidentielle. L'armée de spécialistes des relations publiques de la Maison-Blanche aime à jouer à saute-mouton avec les médias traditionnels et s'adresser directement au public, sans filtre et sans mise en perspective, via les réseaux sociaux.
La colère monte parmi les journalistes, qui en viennent à regretter George W. Bush, beaucoup mieux disposé à leur égard, et qui ont adressé le 21 novembre à la Maison-Blanche une lettre de protestation aux termes particulièrement vifs.
«Souza et les cameramen officiels sont payés par l'Etat et loyaux à l'administration », fait remarquer Tangi Quéméner, correspondant de l'AFP à la Maison-Blanche. «Ils ne vont évidemment pas présenter un Barack Obama énervé, fatigué ou désemparé, et chaque plan est sélectionné et édité pour montrer le président sous un jour flatteur. »