« Je viens de monter dans le bus pour Tel-Aviv quand j’entends des cris, puis des tirs, puis des sirènes. Je vois des gens courir dans tous les sens. Je ne comprends pas s’il s’agit d’une bombe, d’une fausse alerte, si c’est déjà fini ou si ça continue. Je ne sais pas ce que je fais au milieu de ce chaos. Je ne comprends rien... »
Le 14 octobre, alors qu'elle rentre chez elle après le travail, la journaliste de l'AFP à Jérusalem Daphné Rousseau assiste par hasard à une attaque dans la gare routière centrale de la ville. Une Israélienne est blessée à coup de couteau par un jeune Palestinien qui est immédiatement abattu par un garde de sécurité. « Un journaliste, dans cette région du monde, est souvent témoin de violences », écrit-elle. « Et pour cause : le métier de reporter consiste justement à aller là où ces violences ont lieu pour les observer et en rendre compte. »
« Mais quand une violence que l’on n’est pas allée chercher vous tombe soudain dessus, hors du travail, alors que l’on est un passant dans la rue parmi d’autres, on est dans une toute autre configuration. »