« Ce n’est pas ma meilleure photo, mais… »

PARIS - Lorsque je demande aux photographes de l’AFP de me raconter une image qu’ils ont prise et qui les a marqués, ils répondent souvent de la même façon : « Ce n’est pas ma meilleure photo, mais elle est importante pour moi… ».

Importante car elle marque un tournant dans leur carrière ou dans leur façon d’aborder le monde, parce qu’elle est rattachée à un souvenir personnel fort ou qu’elle résume une époque ou un événement important de l’histoire récente.

 

Odd Andersen nous propose une photo historique qui a bien failli ne jamais exister pour des raisons techniques, John MacDougall une image violente devenue affiche de publicité pour une banque, Jewel Samad un cliché qui lui fait revivre un moment difficile de son adolescence, Philippe Desmazes une photo prise sur un écran de téléphone mobile et qui va en quelques heures changer la face d’un pays, tandis qu’Aris Messinis a choisi une image récente pour parler de la difficulté du photographe de trouver une juste place lors d’événements dramatiques entre devoir professionnel et humanité.

Ces photographes ont sans doute raison : ces images ne sont probablement pas les plus belles qu’ils aient réalisées en terme de photographie et pourtant, elles sont celles qui les ont marqués. Elles expriment pourquoi ils sont devenus photojournalistes et comment ils ont choisi de raconter le monde en images.

Laurent Kalfala