Hurlements, larmes, évanouissements: atmosphère dantesque le 28 avril devant le tribunal de Minya, petite ville du bord du Nil dans le centre de l'Egypte. En dix minutes chrono, un juge unique statuant à huis-clos vient de condamner à la peine capitale 683 partisans présumés de l'ex-président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans. Un jugement sans précédent dans l'histoire récente du monde, selon les Nations Unies.
« Ce sont de très longues minutes où plus personne ne s'entend au milieu des litanies, celles-là même qu'hurlent les pleureuses aux enterrements », raconte Sarah Benhaida, correspondante de l'AFP en Egypte, qui se trouvait à l'extérieur du palais de justice, au milieu de la foule des proches des condamnés, quand le verdict a été prononcé. « Les bras en l'air, elles interpellent Dieu, la justice, les médias... »