Les photographes qui couvrent un conflit dans leur propre pays, comme en Syrie aujourd’hui, disent très souvent la même chose : leurs images les plus connues, celles qui montrent le désespoir et la destruction chez eux, ne sont jamais celles dont ils sont les plus fiers.
Les images qu’ils aiment, ce sont celles de la vie « ordinaire », ces rares moments de normalité volés à un quotidien sinistre. Ces photographies-là constituent à la fois une illusion et un défi. Une illusion, car elles font oublier un instant la mort qui rôde partout. Un défi, car elles permettent de montrer au monde que même dans les endroits où l’espoir semble avoir complètement cessé d’exister, il restera toujours une petite place pour la joie et le bonheur.