Une super "Super Lune"

Paris --La "Super Lune bleue de sang" qui a fait son show ce 31 janvier est un rendez-vous céleste rare, à la modeste échelle humaine. Elle était apparue ainsi il y a plus de 35 ans en Europe, Afrique et ouest de l'Asie. Mais pour l'Amérique du nord il faut remonter à 152 ans.

Autant dire que cette conjonction de trois cycles astronomiques était guettée avec impatience par tous les photographes du réseau de l'AFP. Certains nous racontent ici le moment de sa capture, ou de leur tentative malheureuse pour attraper l'instant. Nous y avons ajouté une sélection de photos qui parlent d'elles-mêmes. Et une vidéographie expliquant le phénomène.

San Francisco. (AFP / Josh Edelson)

 

Roslan Rahman à Singapour. "Un jour avant son apparition, j’ai choisi comme décor un parking à ciel ouvert, avec un téléphérique qui relie le haut de la colline à un petit îlot tout proche. Mercredi, sous une chaleur accablante, il a plu des cordes à la fin de l’après-midi. J’étais inquiet parce que la météo annonçait quelque chose de plus fort qu’une simple averse de mousson tropicale. La pluie s’est arrêtée, heureusement, et les nuages se sont espacés".

"Cinq minutes avant 20h00, elle est apparue, d’abord comme un rayonnement au travers des nuages, puis comme un globe parfait. Elle a alors changé d’aspect, au fur et à mesure que le noir de la nuit envahissait le ciel. C’était un spectacle extraordinaire de voir la lune ronde et brillante se transformer en globe de couleur chaude".

La lune vire de couleur, à Singapour, le 31 janvier 2018. (AFP / Roslan Rahman)
Avant de se parer d'une chaude couleur rouge. (AFP / Roslan Rahman)

 

 

                                                  De Corée du nord

Pyongyang (AFP / Kim Won-jin)

 

 

Lilian Suwanrumpha à Bangkok. "J’étais embarqué dans une séance photo pour un magazine, dans la banlieue de Bangkok. J’ai réalisé qu’avec le trafic je n’arriverai jamais à temps pour le lever de la lune au Grand palais, à 18h00. Je me suis rebattu sur les fenêtres du hall d'entrée de mon appartement".

"Quand j’ai du mal à trouver le sommeil j'y regarde la lune. Ces jours ci elle se lève juste à gauche d’un nouveau building du quartier. Comme les constructions poussent comme des champignons, et qu’un nouveau est apparu à côté, j’ai parié que je pourrai la photographier entre les deux".

Bangkok (AFP / Lillian Suwanrumpha)

 

"J’ai pointé mon 400mm plein Est, réglé l’inclinaison avec le pied sur 72 degrés (merci à mon collègue journaliste Ye Aunh Thu pour le tuyau), et attendu l’apparition de l’astre. Juste après 18h00, ne voyant rien venir, et un peu paniqué, j’ai envoyé un SMS à mon collègue photographe Roberto Schmidt pour lui demander s’il la voyait. Il m’a dit d’être patient. Dix minutes plus tard je ne voyais toujours rien. J’ai baissé les yeux pour vérifier mes mails sur mon téléphone, et quand je les ai relevé, elle était là, pile entre les deux immeubles !" 

D'Istanbul... (AFP / Yasin Akgul)
... à Los Angeles. (AFP / Robyn Beck)

 

 

La lune du jour d'avant, à Cali, Colombie, 30 janvier 2018. (AFP / Luis Robayo)

Luis Robayo à Cali (Colombie).Mon expérience a été un peu triste, mais la condition indispensable pour une photo de nature, c'est qu'elle coopère…

Pour moi qui adore observer le ciel et photographier tout ce qu’il offre,  les prévisions météorologiques n'étaient pas très encourageantes.

La veille du grand jour, je l’ai photographiée quand elle est sortie des nuages, à son passage près d'une croix de l'église traditionnelle de San Antonio.

C’est à l'ouest de la ville, où j'ai épousé ma femme.

Je suis rentré chez moi pour me reposer et attendre le début de l'éclipse.

Pour l’occasion j’espérais la saisir derrière la statue du Christ Roi, près de la ville, dans la montagne.

J'ai quitté ma maison à 4 heures du matin, en compagnie de mon chien Pepelucho.

J’ai choisi le meilleur angle. Elle a atteint le point idéal, elle était gigantesque. Juste au moment de capturer l’instant, un nuage l’a dérobée. Puis un autre. Elle a disparu. Et je suis rentré chez moi, sans photos. 

 

                                                   Défilé de lunes

 

Ted Aljibe à Legazpi (Philippines). "Trouver le bon endroit n’était pas simple. Surtout avec le volcan Mayon en éruption comme toile de fond. Il me fallait un alignement parfait de la lune, du cratère avec sa lave, et le tout sans nuage".

"Le jour dit, mon plan était de saisir la lune depuis le point haut de la capitale régionale Legazpi, puis de foncer la photographier avec le volcan derrière. Je me suis trouvé coincé dans un embouteillage, et en arrivant, j’ai réalisé qu’elle était déjà trop haute. Tant pis, je l’ai prise seule".

Cachée par les fumées du volcan Mayon, en éruption, le 31 janvier 2018. Philippines. (AFP / Ted Aljibe)
L'éclipse est passée, mais la lune est enfin près du volcan. (AFP / Ted Aljibe)

 

 

"Puis je me suis souvenu du conseil d’un collègue local, m’assurant que passé  minuit, je pourrai avoir les deux, mais sans l’éclipse. Alors j’y suis retourné. Et j’ai eu l’image. Quant à mon collègue, Ayee, il m’a consolé comme il le pouvait : +Ted, tu ne peux pas tout avoir+".

 

                                                  Autour du monde

 

Pour comprendre

(AFP/ Vincent Lefai, Iris Royer de Vericourt, Kun Tian)

 

 

Yana Dlugy