« Nous sommes dans le camp "Dar-es-Salam", près du lac Tchad », raconte le photographe de l'AFP Philippe Desmazes. « Les quelque 5.000 réfugiés qui s’entassent ici ont fui le nord du Nigeria voisin, en proie aux exactions des rebelles jihadistes de Boko Haram. Pour des raisons de sécurité, les autorités ont regroupé dans ce camp, à l'entrée de la ville de Baga Sola, les Nigérians qui ont trouvé refuge sur la rive tchadienne du lac. Des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants continuent à affluer tous les jours dans le camp.»
« Dans une grande tente blanche, l’Unicef organise des séances de thérapie par le dessin. C’est une méthode souvent employée pour aider les enfants à surmonter leurs traumatismes dans les zones de guerre, mais aussi pour occuper leurs interminables journées dans le camp de réfugiés. J’ai déjà vu ça pendant le conflit en Côte d’Ivoire, il y a plusieurs années. Les animateurs distribuent des feutres et des grandes feuilles de papier blanc aux gamins et leur proposent un thème. Ce peut être la nature, ou les animaux. Le jour de notre venue, ils leur demandent de dessiner ce qu’ils ont vu quand Boko Haram a attaqué leurs villages. »