Le Festival de sculpture sur glace et de neige de Harbin, en janvier 2016 (AFP / Wang Zhao)

Au royaume de glace enchanté de Harbin

HARBIN (Chine), 13 janvier 2016 – Le Festival de sculptures sur glace et de neige de Harbin a lieu chaque année sur une île au milieu de la rivière Songhua à Harbin, dans la glaciale province chinoise de Heilongjiang. C’est la première fois que je le couvre, et c’est impressionnant. Le plus frappant étant la décontraction générale: à Pékin, quand vous photographiez des gens dans la rue, ils deviennent facilement timides ou agressifs. Alors qu’ici tout le monde me laisse tranquille. C’est comme si la réserve naturelle des gens avait fondu…

(AFP / Wang Zhao)

En arrivant à Harbin, je suis tout de suite allé faire un tour au bord de la rivière. J’ai vu beaucoup de gens qui marchaient sur les eaux gelées. Comme je n’étais jamais venu avant, mon premier réflexe a été de m’inquiéter : n’était-ce pas dangereux? Puis j’ai vu une voiture passer sans problème. J’ai cessé de m’inquiéter et j’ai traversé la rivière à pied.

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L’atmosphère à Harbin est très festive pendant le festival, qui attire chaque année environ 800.000 personnes. Bien sûr il y a les magnifiques sculptures de glace et de neige – des répliques de palais chinois, d’églises russes et de cathédrales françaises. Mais c’est plus que ça: malgré les températures vraiment polaires, de l’ordre de vingt degrés en dessous de zéro, les gens sont ici pour s’amuser. Ils patinent sur la rivière ou glissent en luge sur le flanc des collines. J’ai vu des gens faire la queue pendant deux heures – oui, deux heures ! – rien que pour descendre une pente d’une cinquantaine de mètres, et ils n’avaient pas l’air de se plaindre.

(AFP / Wang Zhao)

La vue est très impressionnante la nuit. Le soleil se couche tôt à Harbin. Le premier jour, alors que j’étais sur la rivière, il faisait pratiquement noir dès quatre heures et demie de l’après-midi. A ce moment-là, il n’y a presque plus personne sur les eaux gelées, et tout à coup on voit tous ces rayons laser multicolores qui jaillissent de l’île. C’est un spectacle fabuleux.

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Et bien sûr, il y a les sculptures elles-mêmes. Les fabriquer prend environ un mois. L’artiste les conçoit à l’aide de dessins et de diagrammes, et des ouvriers les exécutent. La glace vient de la rivière qui entoure l’île. Quand je suis arrivé, certaines de ces œuvres étaient en train d’être terminées et j’ai pu avoir un aperçu sur la façon dont elles sont faites. Les ouvriers découpent des blocs de glace dans la rivière, les transportent sur l’île et les ajoutent à la construction, comme s’il s’agissait de Légos. Le résultat est à couper le souffle : imaginez un château grandeur nature fait de glace, comme celui du film de Disney La Reine des neiges, mais en vrai…

Wang Zhao est un photographe de l’AFP basé à Pékin. Cet article a été écrit avec Yana Dlugy à Paris et traduit de l’anglais par Roland de Courson.

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