« La voiture accélère, et mon cœur bat de plus en plus fort. Nous sommes le dimanche 27 mars, et nous fonçons à travers le désert de Syrie en direction de Palmyre, l’oasis et la célèbre cité antique dont le groupe Etat islamique vient de battre en retraite dix mois après l’avoir conquise », écrit le journaliste de l'AFP basé à Damas Maher al-Mounes.
« Ce matin-là, mes sources ont confirmé la reconquête totale par l’armée syrienne de la ville et du complexe archéologique voisin, vieux de plus de deux mille ans. La nouvelle a fait le tour du monde, et l’AFP va être le premier média étranger à entrer dans Palmyre. Je déborde littéralement de joie. Non seulement parce que je suis sur le point de réaliser un scoop, mais surtout parce que j’ai eu le plaisir d’annoncer une nouvelle que tant de gens, en Syrie et au-delà, avaient depuis longtemps envie d’entendre. Mon portable ne tarde pas à sonner, sans interruption. Ce sont mes collègues du bureau de l’AFP à Beyrouth, mes amis syriens réfugiés en Allemagne, en Norvège, en Liban ou en Turquie. Tous ont la même question: qu’est-il advenu des ruines ? »
« Je ne connais pas encore la réponse. Et en fait, j’ai peur de la découvrir. »