« Mon nom est Manuel Rubén Abimael Guzmán Reynoso ». Près de dix ans après sa dernière apparition en public, le chef du Sentier lumineux, la guérilla maoïste péruvienne, revient sur le banc des accusés. Déjà condamné à perpétuité, il répond cette fois, avec les douze membres de son état-major, d'un attentat à la voiture piégée qui avait ensanglanté Lima en juillet 1992. Mais en quatre heures d'audience, il ne prononcera que ces huit mots.
Luis Jaime Cisneros, actuellement correspondant de l'AFP à Lima, était jeune journaliste au plus fort du conflit entre les forces de sécurité et le Sentier lumineux, qui a fait au total près de 70.000 morts. Il était, le 20 janvier, dans la salle d'audiences de la base navale de Callao pour assister au nouveau procès de celui qui, aux yeux de nombreux péruviens, incarne les heures les plus cauchemardesques de l'histoire récente du Pérou.