Pendant 36 ans, il a cru s'appeler Ignacio Hurban. Et puis, au mois d'août dernier, il a découvert qu'il était en fait Guido Montoya Carlotto, que sa mère l'a mis au monde enchaînée dans un hôpital militaire avant d'être assassinée, et qu'il est l'un des 500 enfants volés pendant la dictature militaire argentine. Alors qu'il retrouve sa véritable grand-mère, la présidente des célèbres Grand-mères de la Place de Mai Estela de Carlotto, il découvre enfin d'où lui vient cette passion pour la musique, complètement étrangère à ceux qu'il croyait être ses parents, et qui l'a poussé à composer une chanson à la mémoire des 30.000 disparus sous la dictature sans savoir qu'il était lui-même l'un d'eux: son véritable père et son grand-père étaient d'éminents saxophonistes...
Liliana Samuel, correspondante de l'AFP à Buenos Aires, couvre les questions liées aux droits de l'homme dans son pays depuis plus de trente ans. Elle explique comment cette incroyable histoire, véritable cauchemar devenu conte de fées, est un puissant symbole d'espoir qui est allé droit au cœur des Argentins.