En 2005, la junte militaire au pouvoir en Birmanie annonce brusquement que la capitale du pays est transférée de Rangoun à Naypyidaw, une ville nouvelle sans queue ni tête construite au beau milieu de la jungle. Les fonctionnaires ont 48 heures pour déménager sous peine d'emprisonnement. Les motifs de ce transfert surprise ne seront jamais totalement éclaircis.
Neuf ans après, alors que la Birmanie est passée à un régime quasi-civil et sort peu à peu de son isolement, Naypyidaw accueille son premier grand sommet international. Les journalistes venus le couvrir découvrent, pour la plupart, cette étrange capitale aux avenues gigantesques mais toujours désertes. « Les bâtiments officiels fantastiques, démesurés, sont l’équivalent architectural d’un torse en uniforme kaki bardé de décorations», écrit Kelly MacNamara, correspondante de l'AFP à Rangoun. « Dans la cambrousse tropicale, Naypyidaw est un parc à thème en perpétuelle basse saison. »