Depuis le début 2013, plus de 11.000 migrants clandestins, Syriens et Afghans pour la plupart, sont entrés en Bulgarie, l'Etat le plus pauvre de l'Union européenne. Les modestes capacités d'accueil du pays ont été rapidement dépassées et les autorités ont ouvert à la hâte des camps dans des écoles ou des casernes désaffectées. Diana Simeonova, correspondante de l'AFP à Sofia, a pu entrer dans une de ces installations à Harmanli, dans le sud-est du pays, où 1.254 demandeurs d'asile s'entassent dans des tentes sordides, des conteneurs ou des bâtiments à moitié en ruines, dans des conditions épouvantables.
« Les animaux vivent mieux que nous mais ce qui est pire, c'est que nous sommes oubliés, sans espoir», lui confie un de ces malheureux, un Syrien parti avec sa famille à la recherche de la paix et d'un avenir plus digne, et qui n'a trouvé au bout de son périple que le froid et la boue d'un dépotoir humain.