Ce sont quelques dizaines de photos dans les archives de l’Agence France-Presse. Un nombre insignifiant dans un fonds photographique de plusieurs dizaines de millions de documents, mais une valeur inestimable pour la mémoire et au regard de l’Histoire : Eric Schwab, l’un des premiers photographes travaillant pour l’AFP après la refondation de l’agence en 1944, a été le témoin des horreurs que les Alliés ont découvert au fur et à mesure de la libération des camps de la mort en Allemagne. Accrédité comme correspondant de guerre auprès de l'armée américaine, il se lance en même temps à la recherche de sa mère, déportée en 1943, qu'il retrouvera finalement vivante au camp de Terezin.
Eric Schwab n'a pas connu la notoriété immédiate des autres photographes qui ont documenté la découverte des camps, comme Margareth Bourke-White, Lee Miller ou Georges Rodger. Comme la plupart des photographies d'agence, ses images paraissent dans les journaux sans signature. Il faudra attendre plusieurs années pour que soient reconnus ses talents, notamment la qualité de ses cadrages, la force de ses portraits. Ses photos deviennent alors des icônes d’une terrible période de l’humanité.