J'ai goûté le melon à 5.000 euros
YUBARI (Japon), 25 juillet 2012 - Bichonnés, sélectionnés avec amour, les melons de Yubari sont certainement les fruits les plus chers du monde. L’AFP s’est rendue sur l’île septentrionale de Hokkaido, au Japon, pour demander aux agriculteurs qui les font pousser quels sont leurs secrets.
Yubari est une ex-ville minière du nord, plutôt austère. Qui pourrait imaginer que des “melons de luxe” y soient confectionnés ? A l’entrée de la ville, pourtant, les touristes culinaires sont accueillis par des serres et des panneaux publicitaires vantant le goût et la texture de ces fruits comme s’il s’agissait d’un parfum ou d’une montre en or.
Flattés que les médias étrangers s’intéressent à leurs fruits, l’un des fermiers nous en sert une bonne tranche. “De nombreuses variétés de graines ont été croisées pour obtenir ce fruit”, apprend-on. Après quelques minutes d’explications techniques, l’agriculteur annonce “Je vais maintenant sortir de la pièce, vous pourrez ainsi vous consacrer à la dégustation sans être dérangés.” Il s’exécute et nous dégainons nos cuillers. Le goût est à la fois sucré et rafraîchissant, la chair est tendre à souhait. Nous savourons chaque bouchée en prenant garde à ne faire tomber la moindre goutte de jus.
Un seul melon coûte autour généralement de 3.000 yens (30 euros), mais au mois de mai, les premiers fruits de la saison sont vendus aux enchères et entrent dans une toute autre catégorie de prix. Cette année, un lot de deux melons s'est soldé à un million de yens (10.000 euros), mais, crise oblige, cette somme est très loin du record établi en 2008. Un lot identique de deux melons produits à Yubari s'était vendu aux enchères 2,5 millions de yens.
Au Japon, une simple pomme peut coûter plus de 4 euros et un panier de cerises environ 80 euros. Le fruit est souvent associé au luxe, et les Japonais s’en offrent aux grandes occasions. Dans les galeries marchandes, on voit parfois même des pastèques soigneusement décorées de rubans ou des pêches vendues individuellement dans de petits paniers en osier.