Une manifestante contre le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin embrasse un policier anti-émeutes samedi 16 novembre à Suse, dans le nord-ouest de l'Italie (AFP / Marco Bertorello)

« L’amour » à la manif

SUSE (Italie), 18 nov. 2013 – La petite ville de Suse, dans le Piémont, est l’endroit où doit déboucher, côté italien, le tunnel transfrontalier de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin en 2025 ou 2026. Ce projet se heurte à de vives critiques en Italie en raison, entre autres, de son coût.

Samedi 16 novembre, des milliers de personnes ont manifesté à Suse pour, disaient-ils, « assiéger cette petite partie du pays qui endette des millions d’Italiens ». J’ai couvert cet événement pour l’AFP. Les manifestations contre la ligne Lyon-Turin sont parfois violentes mais cette fois, le rassemblement s’est déroulé de façon totalement pacifique, sans aucune tension. Les policiers anti-émeutes déployés sur le parcours n’ont pas eu à intervenir.

A la fin de la manifestation, je me tenais près du cordon des forces de l’ordre quand j’ai vu cette jeune femme se diriger vers un des policiers à côté de moi, se jeter à son cou et déposer un gros baiser sur la visière en plexiglass de son casque.

La scène a duré cinq secondes à peine. Saisi par l’effet de surprise, l’agent, probablement le plus jeune de son groupe, a fermé les yeux. Grâce à ce réflexe, sur la photo, il a vraiment l’air d’un amoureux qui s’apprête à embrasser sa petite amie! Alors qu’évidemment, ce baiser n’avait rien à voir avec l’amour et beaucoup avec la politique. Le policier s’est ressaisi et s’est tourné sur le côté pour «repousser l’assaillante». Même si ce n’est certainement pas «l’agression» la plus désagréable qu’il ait eu à subir au cours de sa carrière, il n’avait pas l’air content du tout…

Un manifestant contre le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin (AFP / Marco Bertorello)

Marco Bertorello est un photographe indépendant basé à Turin.

Marco Bertorello