Envoyé spécial au fond de la piscine

Tout commence en 2004. Le fabricant d’appareils photo Nikon cherche à tester un prototype de caisson étanche pour des prises de vue « par en dessous » lors des compétitions de natation. L’AFP emploie pour la première fois ce prototype lors des Jeux olympiques d’Athènes. Premier obstacle : convaincre les organisateurs de laisser l’AFP installer un appareil photo au fond du bassin, une demande saugrenue que personne, jusqu’à lors, n’avait jamais formulée… L’autorisation ne tombe que deux jours après le début des épreuves. Ce qui laisse tout de même le temps de prendre plusieurs images sous-marines spectaculaires.

Ces photos ne sont pas prises par un homme-grenouille en embuscade au fond de la piscine, mais depuis les gradins, via un système télécommandé. Les seuls moments où il est nécessaire d’enfiler sa tenue de plongée sous-marine sont ceux de l’installation et de la désinstallation du système, et aussi pour aller réorienter l’appareil entre deux compétitions, comme le montre cette vidéo prise au mondial de natation de Shanghai en 2011 :

« Le système était assez rudimentaire au début, raconte François-Xavier Marit. On faisait les photos à l’aveugle, en appuyant sur le déclencheur quand on voyait les nageurs passer au-dessus du point où on avait installé l’appareil. Ce n’est qu’à partir des championnats du monde de natation de Montréal, en 2006, qu’on a eu un retour d’image, sur un écran».

Aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008, l’appareil est enrichi d’un zoom motorisé. Mais après les championnats du monde de natation à Rome en 2009, c’est un véritable robot que l’AFP a créé en partenariat avec Nikon et la société française Extrem’Vision, spécialisée comme son nom l'indique dans le matériel photographique pour milieux extrêmes (voir sur son site internet la réalisation du caisson et de la tourelle robotisée). Le suivi d’un nageur est possible à l’aide d’un joystick. A Londres, l’été prochain, l’AFP immergera deux appareils dans des caissons étanches (un dans le bassin de natation et l’autre dans celui de plongeon). L’équipement sera doté d’un système permettant de programmer des angles de prises de vues ainsi que la vitesse de déplacement des nageurs, de façon à multiplier le nombre de photos possible au cours d’une même épreuve. Une tâche impossible à réaliser manuellement en raison de la vitesse extrêmement élevée à laquelle se déroulent la plupart des compétitions de natation. Le dispositif a déjà été testé à Shanghai l’an dernier.

« Pendant sept ans, l’AFP a pu avoir une production d’images sous-marines dont personne d’autre n’était capable », fait remarquer François-Xavier Marit. Cette époque est cependant révolue : à Londres, l’AFP devra partager le fond de la piscine avec les appareils étanches robotisés de six de ses concurrents.

Toujours à Londres, l’AFP installera d’autres appareils photo robotisés, mais cette fois sur le toit des stades, de façon à obtenir des photos aériennes depuis des positions inaccessibles aux photographes. Cette vidéo montre leur installation.

Voici enfin quelques photos sous-marines prises par François-Xavier Marit lors des principales compétitions de natation dans le monde ces dernières années:

(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)
(AFP / François-Xavier Marit)